Les illustrations et la mise en page des imagiers des animaux Ne bouge pas ! et Dépêche-toi ! ont été conçus afin d’offrir aux bébés une stimulation visuelle douce, en adéquation avec les étapes de développement de la vue chez l’enfant.
Les trois premiers mois
À la naissance, le nouveau-né ne peut pas encore discerner les détails fins et perçoit surtout le contour des objets, leurs angles, leurs limites. Il est ainsi capable de différencier des formes telles que des triangles, des carrés ou des ronds.
Les perceptions limitées du nouveau-né lui permettent néanmoins de distinguer le visage de sa mère de celui d’une autre femme.
Au cours des premières semaines, le bébé acquiert la capacité de balayer du regard une image. Il peut alors percevoir l’apparence globale d’une chose et ses motifs. Il est plus attiré par une image inédite que par ce qu’il connaît déjà.
Cependant, inutile de planter sous le nez de bébé un livre dès qu’il entrouvre une paupière. À ce stade-ci de sa vie, il s’en fiche carrément, préférant « [l]es objets en trois dimensions plutôt qu’une représentation en deux dimensions de ces mêmes objets (dessin ou photo) », d’après des chercheurs de l’université de Genève.
À la naissance, les bébés voient les couleurs mais ils ne discernent pas les tons similaires comme le rouge et l’orange. Les cellules de l’œil chargées de détecter les couleurs sont bien actives, mais elles ne sont pas encore complètement matures. Par conséquent, pendant leur première année, les bébés sont plus attirés par le noir et blanc et les couleurs primaires vives très contrastées que par les couleurs pâles. Vers 3 mois, l’enfant voit surtout le rouge et le vert.
Pour stimuler la vue d’un bébé les trois premiers mois, on peut :
- Suspendre un mobile au-dessus du lit du bébé ou de son tapis d’éveil
- Installer un miroir près de la table à langer afin qu’il puisse y voir son reflet
- Approcher notre visage de celui du bébé pour qu’il puisse distinguer nos traits
De 3 à 6 mois
Le bébé observe son environnement : il tourne la tête pour mieux voir. La perception du relief s’améliore.
Il est capable de distinguer certaines expressions (joie, peur, colère…).
Après le rouge et le vert, l’enfant perçoit le bleu et le jaune. Peu à peu, sa perception des couleurs s’affine et lui permet de faire la distinction entre des teintes proches l’une de l’autre, de même qu’entre des nuances de brillance et de tonalité (pâle ou foncé).
Vers 3 mois, il préfère regarder des compositions visuelles complexes et hétérogènes plutôt que des compositions visuelles simples, à condition que la structure visuelle complexe soit régulière, comme le soulignent les chercheurs genevois :
« [Le bébé] préfère regarder des configurations structurées, régulières plutôt qu’irrégulières, des figures avec des courbes plutôt qu’avec des droites, [il préfère] des objets fortement contrastés à des objets faiblement contrastés […] [,] des rayures horizontales à des rayures verticales, la partie supérieure et la partie extérieure d’une figure. »
Pour stimuler la vue d’un bébé entre 3 et 6 mois, on peut :
- Imiter les expressions du bébé
- Lui faire des grimaces (oh yeah) en émettant des sons
- Imiter les jeux de regard et les expressions des animaux de l’imagier Dépêche-toi ! (le buffle, le crapaud, l’hippopotame, la hyène, par exemple)
- Toujours à partir de l’imagier Dépêche-toi !, explorer avec le bébé les images avec des lignes courbes (le lion, le jaguar, l’escargot ou l’éléphant) et les images dont la composition est complexe et régulière (l’iguane, le perroquet)

- Montrer au bébé le hibou sur la couverture de l’imagier Ne bouge pas ! : les lignes horizontales devraient capter son regard.
De 6 à 12 mois
La perception du relief s’affine. L’enfant repère de petits objets et suit du regard les choses en mouvement. Il peut reconnaître un objet même s’il ne le voit que partiellement. Il cherche des objets cachés.
L’acuité visuelle et la sensibilité au contraste se développent de façon régulière au cours de la première année.

« Évaluation des capacités visuelles : du nourrisson à l’enfance », Dr Vital-Durand
Vers 12 mois, le champ visuel est presque complet.
Pour stimuler la vue d’un bébé entre 6 et 12 mois, on peut :
- Cacher notre visage avec nos mains pour le fameux jeu du « coucou ! »
- Jouer avec les pages de Ne bouge pas ! : montrer la première illustration représentant une partie de l’animal, puis la deuxième illustration représentant l’animal au complet (le… singe, le… rhinocéros, le… toucan)
- Dans l’imagier Dépêche-toi !, faire découvrir au bébé les animaux qui demandent un effort visuel plus soutenu (la girafe, le zèbre, le serpent)

De 12 à 24 mois
La vision à distance de l’enfant continue à se développer. Il est en mesure de reconnaître les gens qui l’entourent à plusieurs mètres.
Il observe avec attention de petits objets.
L’enfant s’intéresse de plus en plus aux images dans les livres : vers 16 mois, il peut tourner lui-même les pages.
Vers 2 ans, les capacités visuelles sont globalement maîtrisées.
Pour stimuler la vue, l’ouïe, le toucher, l’imaginaire, le langage d’un enfant entre 12 et 24 mois, on peut :
- Lire le plus d’imagiers et d’albums possible
- À partir des imagiers Ne bouge pas ! et Dépêche-toi !, amener l’enfant à prendre conscience du lien entre le mot écrit et son illustration en lui faisant répéter les mots et en lui demandant de montrer du doigt l’animal cité

De 3 à 5 ans
Lorsque l’enfant observe un objet, il l’examine de façon plus méthodique et systématique.
Il aime les histoires illustrées et il sait associer les images et la narration.
Pour éveiller la curiosité d’un enfant entre 3 et 5 ans, on peut :
- Lire à rebours l’imagier Ne bouge pas ! : à partir des illustrations complètes des animaux, demander à l’enfant de montrer, sur l’illustration partielle qui précède, quelle partie de l’animal est représentée (le… caméléon, le… crocodile, le… phacochère, le… flamant rose)

- Une fois l’imagier Dépêche-toi ! lu avec l’enfant, lui demander de retrouver sur la double-page finale les animaux cités au cours de la lecture et le faire jouer au jeu des différences (par exemple, la tortue de la double-page finale a rentré ses pattes sous sa carapace, par rapport à la double-page précédente ; sur la dernière page, le perroquet n’a pas les ailes déployées, contrairement au début, etc.)
Bonne lecture !
Références :
Naître et grandir, « Développement des sens : la vue »
Université de Genève, département de psychologie, centre de recherches en développement sensori-moteur affectif et social Babylab, « Résultats de recherches »
Philippe Rochat, « Le monde des objets dans la prime enfance », Le monde des bébés, éditions Odile Jacob
Inserm, « Système visuel du nourrisson »
D’autres livres pour bébés en noir et blanc :
- Noir sur Blanc, Blanc sur Noir, Qu’est-ce que c’est ?, Qui sont-ils ?, Tana Hoban, Kaléidoscope
- Collection « C’est bon pour les bébés », Thierry Dedieu, Seuil Jeunesse
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